Redressement ou Déclassement de la France — That is the Question!

Fab Paub
3 min readApr 12, 2022

Le 24 avril au soir les électeurs français - ceux qui iront voter ET ceux qui se seront abstenus - auront fait un choix lourd de conséquences pour l’avenir du pays.

What next?

Plus qu’un réflexe républicain, c’est plutôt un sursaut de lucidité que j’espère de la part des électeurs; au delà de l’anti-Macronisme primaire qui est prégnant.

En effet, le vote est clairement présenté par MLP comme une rebellion du “Peuple” contre le déclin de la France orchestré par ses élites; contre le déclassement des Français — version soft et politically correct du “Grand Remplacement” chère à l’extrême droite. C’est extrêmement habile et pernicieux car cela revient en fait à simplifier à l’extrême le vote en disant: si vous vous sentez moins heureux, moins riche, moins en sécurité aujourd’hui qu’il y a cinq ans, c’est la faute à Macron, donc votez pour moi.

Habile car avec l’essence à 2€, la guerre en Ukraine et la ruée sur les produits de base dans les grandes surfaces, l’époque est très anxiogène pour tous. Même si cela n’a rien à voir avec la politique du gouvernement.

Pernicieux car il est impossible de se souvenir comment on se sentait il y a cinq ans. La mémoire est ainsi faite qu’elle élimine les mauvais souvenirs et a tendance à embellir les bons moments. Nous adhérons tous régulièrement au Parti du Bon Vieux Temps, dopés au sempiternel “c’était mieux avant”.

Néanmoins, si nous sortons de ce piège, si nous sommes lucides, nous sommes capables de voir et constater objectivement qu’en cinq ans:

  • Le chômage a baissé comme jamais, y compris chez les jeunes. Nous sommes en route vers le plein emploi déjà observé dans certains secteurs qui peinent à recruter. L’apprentissage et l’alternance ont enfin décollé offrant des options aux enfants qui n’ont pas envie de faire des études longues. La prochaine étape de cette tension sur le marché de l’emploi sera une augmentation des salaires.
  • L’attractivité et la compétitivité de la France, quand on la compare à nos nos partenaires et rivaux historiques voisins Anglais et Allemands, a fortement rebondi. Cela se traduit par une progression des investissements étrangers et des ouvertures de laboratoires de recherche et développement des grands de la Tech et un changement de la perception du pays par les décideurs économiques notamment anglo-saxons.
  • La France est devenue une vraie Start-up Nation, les indicateurs en levée de fonds sur les deux dernières années montrent qu’on est passé devant l’Allemagne au coude à coude avec le UK. L’esprit entrepreneurial est valorisé et attractif pour nombre de jeunes. On assiste à un véritable changement culturel et une accélération forte de la maturité de l’écosystème start-up extrêmement prometteur pour l’avenir. Tout comme Rome ne s’est pas faite en un jour, la Silicon Valley ne s’est pas faite en cinq ans, mais dans la durée.

Alors certes, cette dynamique, ce dynamisme ne profite pas à tous les Français, pas à tous les territoires. C’est très dommageable mais cela s’explique par le facteur temps: le ruissellement ne se fait pas immédiatement ni égalitairement, certains en bénéficient avant d’autres, plus que d’autres. D’autre part certains blocages autour de la formation professionnelle, de la mobilité professionnelle comme géographique persistent et ralentissent la dynamique, même si les choses évoluent trop lentement au goût de certains et trop vite pour d’autres. Il y a aussi des abus, des rentes indues, des discriminations inacceptables.

Mais ces limites, ces insuffisances, certaines situations inacceptables doivent elles nous pousser à dire que tout va mal? Croire que nous sommes collectivement en déclin alors que l’on voit clairement un dynamisme et un changement des pratiques et des mentalités. Que malgré les crises, que l’on subit comme les autres peuples de la planète, ignorer que la solidarité est présente, que la résilience des artisans, des associations, des soignants, des entrepreneurs, de la société civile est au rendez-vous.

Oui, la question du Redressement ou du Déclassement est LA question du scrutin. Et il nous appartient individuellement d’y répondre le 24 avril :

  • soit en écoutant notre volonté de continuer le Redressement du Pays — même s’il n’est pas encore palpable dans notre foyer, dans notre communauté;
  • soit en cèdant aux sirènes auto-réalisatrices du Déclassement de la France pour les 5 prochaines années.

Alors, rendez-vous dans l’isoloir!

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Fab Paub

Entrepreneur en Série / Coach en Devenir(s) / Sportif en Commentaires